Kilat fait du Kilat
Les personnages lubriques et énervés de Kilat s’imposent et envahissent son œuvre depuis 1984, année où il a tagué en «sauvage» son tout premier sur les murs urbains pour fêter à sa façon la naissance de son fils. Ils traduisent les émotions et sont l’énergie par laquelle vibre ses peintures. Indissociables de ses œuvres, ils en sont l’alphabet et la marque de fabrique: la « Kilat touch ». Acteurs et héros au service de la narration dans certaines peintures, ils sont dans d’autres, les atomes créant la matière, grouillant et s’agglomérant pour insuffler la vie débordante dans l’espace confiné de l’œuvre.
Cette “Kilat touch” lui permet, tout en gardant une cohérence d’esprit et de style, d’être libre d’aborder simultanément plusieurs directions différentes et de tenter toutes les expériences de genres (paysage, portrait, objet, nature morte, bestiaire, érotisme, toy, graff, Daubisme, critique d’art…) et de thèmes (envi-ronnement, pollution, fait de société, politique, mythologie, religion, extrémisme, terrorisme, science fiction…).
Si sa peinture est délibérément figurative et narrative c’est que les sujets que traite Kilat sont nourris par le monde, l’humain, la société, sa vie et son environnement. Même lorsqu’il s’agit de faits d’actualité, il met un point d’honneur à en faire des sujets intemporels et universels. Quand certains le qualifient d’artiste râleur et radical qui pose le doigt où ça fait mal et les pieds dans les plats… lui préfère y voir de l’exigence avec lui même et envers l’art. « J’ai fais le choix difficile de la peinture comme moyen d’expression et j’essaie d’être honnête avec elle ».
2018
Kilat se lance dans un projet pharaonique et réalise une œuvre de 80 mètres de long sur 1,60 de haut en 6 bâches (4 de 12m et 2 de 16m). Cette œuvre est basée sur les traductions des textes cunéiformes de tablettes Sumériennes qui raconte une l'histoire fantastique de l’origine d’Homo Sapiens, arrivé tout à coup d’on ne sait d’où, ni comment qui pourrait bien un jour créer à son tour des êtres hybrides pour le servir…
En Juin 2018, Kilat créé le mouvement pictural « Le Daubisme »
Le concept : Avoir une bonne dose de dérision, d'auto critique, ne pas se prendre au sérieux, ne pas faire dans le Mickey Mouse, la Maryline, le Donald le Popeye et autres Super héros. Le mouvement accueille tous les artistes qui ne se sentent pas appartenir à un mouvement ou à un courant... mais attention ... Comme son nom ne l’indique pas, “Le Daubisme” ce n'est pas de la Daube mais des œuvres atypiques, inclassables et d’un goût approximatif…mais de grande qualité et d'une créativité "inventative" indéniable et évidente.. Dans le concept du Daubisme, Kilat utilise l’esprit « Canevas de mémé » pour créer des œuvres décalées, grotesques et de mauvais goût.
Bio/résumé
La préhistoire
1982 - Kilat “monte à Paris” pour travailler dans la Pub. Il passe son temps libre dans les galeries et découvre l’art contemporain. Dans la rue et dans le métro, les premiers artistes de rue commencent à faire parler d’eux. Kilat s’essaie à la bombe aérosol.
1984 - Tags et pochoirs décorent déjà les murs de pierres noires de pollution de Bordeaux mais Kilat se fait vite remarquer car il est le premier à « graffiter de l’art » et ses petits personnages énervés font régulièrement la une des médias régionaux.
1985 - Kilat co-fonde le légendaire groupe INFLAMABLES qui résistera jusqu’en 2005. En deux décennies le groupe se forge une réputation sulfureuse d’abord à Bordeaux en graffittant des rues entières, des discothèques ou s’attaquant à la façade du CAPC Musée d’art Contemporain, mais surtout en France et à ailleurs en menant des actions «artivistes» dans des Institutions Culturelles internationales (Biennale de Venise, FIAC de Paris, Palais de Tokyo, Biennale de Lyon…) proclamant en écho au “Ceci est de l’Art” de Marcel Duchamp : « Détruire de l’art, c’est de l’art »
Entre leurs multiples actes de provocation filmés ou non, les 3 membres du groupe appliquent cette règle à leurs propres productions. Ils peignent ensemble sur un support commun, « se repassant » sans cesse et sans respecter le travail du précédent. Les peintures sont souvent lacérées et recollées « en vrac » sur un nouveau support. Les œuvres ainsi réalisées sont de vraies créations dont le résultat échappe à leurs créateurs.
2005 - le groupe INFLAMABLES qui ne compte plus que 2 membres, se sépare. Kilat reprend, pour voir, la peinture et les petits personnages de ses débuts.
Le présent
Kilat peint sur bâche PVC des œuvres engagées sur des thèmes universels, dénonçant les maux de l’humanité. Il participe « sagement » à des expositions et des salons, comme n’importe quel artiste contemporain. Qu’il le veuille ou non, son style est toujours marqué par l’esprit graff malgré des années de peinture en atelier. Si bien que la nouvelle génération le sollicite et l’incite à recommencer à peindre sur les murs… …il ne met pas longtemps à comprendre que les règles ont changé et que le graff ou le street art, bien qu’à la mode et très populaire, sont un piège.
Pour lui, l’art n’est pas sur les murs des mégapôles, il est ailleurs… L’art ne peut être populaire car il doit s’aventurer sur des domaines inexplorés… il doit se remettre en question et questionner ses contemporains.
Kilat ne fait pas de concession à l’esthétique et ne cherche pas à plaire.
“Si tu n’as rien à dire, ne peint pas” - Kilat